Comunicato di Corsica Libera sulla questione basi militari in Corsica e Sardegna

Base de Sulinzara-Vintisari
Le coût de la dépendance : l’heure des comptes !

« La Corse est notre porte-avion pour la Méditerranée ».
Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur français, Itw à Fr3 Corse Via Stella, 17/03/2022

« La Corse c’est […] un poste avancé de la France en Méditerranée ».
Emmanuel Macron, Discours prononcé à l’Alboru, février 2017

« La Corse est le bastion avancé de la France en Méditerranée ».
Bertrand de Gaullier des Bordes, commandant du BAN d’Asprettu, 23/11/2020.

Ces dernières années, à intervalles réguliers, les plus hauts responsables politiques et militaires français revendiquent publiquement le sens stratégique de leur présence en Corse, à savoir la possession d’un « poste avancé » au cœur de la Méditerranée dans un contexte géopolitique troublé.

Cette conception du rapport de la Corse vis-à-vis de la France a notamment été réaffirmée à l’occasion de visites en Corse consacrée à l’évolution du statut de la Corse : d’abord lors du discours de l’Alboru d’Emmanuel Macron en février 2018, lors de la venue du ministre de l’intérieur Gérald Darmanin aux lendemains de l’assassinat d’Yvan Colonna. Cette concomitance est tout sauf neutre quant aux intentions du pouvoir exécutif français à ce sujet.


En ce jour de fête nationale française célébrée à grand renfort de défilés militaires, les militants de Corsica Libera sont présents devant la base militaire OTAN de Sulinzara-Vintisari pour réaffirmer que la Corse n’est pas le porte-avion de la France en Méditerranée mas une Nation qui continue de revendiquer son droit à la souveraineté.
À travers cette action, nous voulons mettre en lumière devant le peuple corse et devant l’opinion publique le coût de cette situation en termes de dépendance financière et de risques géopolitiques à l’heure où le peuple corse aspire à conquérir des espaces de souveraineté.

Le coût géopolitique de la dépendance militaire : la Corse, malgré elle, en première ligne des conflits


La base d’A Sulinzara-Vintisari est une base opérationnelle qui accueille des entraînements d’unités combattantes mais qui est aussi le point de départ d’opérations de guerre.
Ainsi, en 2011, des avions militaires ont décollé de la terre corse pour bombarder la Lybie.
Un an plus tard, la BA 126 accueillait des militaires saoudiens pour des opérations d’entrainement.
Plus largement, la volonté de placer la Corse en première ligne de la stratégie militaire française a été récemment assumée par le commandant du BAN d’Asprettu. Alors que les autorités françaises s’étaient engagées à restituer le site aux institutions corses, celui-ci déclarait en septembre 2020 :


« [Asprettu] est redevenue un vrai point d’appui opérationnel pour des unités combattantes. Des forces spéciales s’y entraînent régulièrement. Aussi, aujourd’hui, il n’est plus question de céder cette base navale, au moins pour les 20 ou 30 prochaines années. Elle est en train de redevenir un point d’appui opérationnel très important ».

Ces choix militaires français opérés de façon unilatérale placent potentiellement le peuple corse en situation de cible en cas de conflit armé. Cette perspective est malheureusement tout à fait réaliste aux vues du contexte international actuel.

Corsica Libera réaffirme aujourd’hui solennellement que les sites d’A Sulinzara-Vintisari, comme celles d’Asprettu ou du Camp Raffalli de Calvi, n’ont pas vocation à demeurer éternellement le camp d’entraînement et le point de départ des forces militaires françaises dans le cadre de conflits armés mais à s’inscrire dans un processus de réappropriation de ces terres par la Corse et son peuple dans une perspective d’intérêt national.
À l’heure où les effets du changement climatique augmentent de façon exponentielle le risque incendie en Méditerranée, la BA 126 pourrait, par exemple, trouver une nouvelle vocation d’intérêt public en devenant le barycentre d’un pôle méditerranéen de lutte dans ce secteur.

Le coût financier de la dépendance militaire : Qui veut gagner des millions ? Ou la fable de la « solidarité nationale »

En attendant cette restitution, Corsica Libera interpelle dès à présent l’Etat français et le peuple corse quant au coût financier de cette dépendance militaire.
À la veille d’hypothétiques négociations avec le gouvernement français autour de l’avenir de la Corse, les tenants du statu quo ne cessent d’en appeler à la « solidarité nationale » pour s’opposer à toute évolution et notamment à l’obtention d’un véritable statut fiscal et social permettant de financer les politiques publiques adoptée à l’aide d’un pouvoir législatif corse.
Ceux-là développent cependant une analyse biaisée de la « générosité » dont la France ferait preuve à notre égard.
À aucun moment leur raisonnement ne prend en compte les profits dégagés par l’Etat français grâce à la Base d’A Sulinzara-Vintisari ni même les coûts financiers supportés par les Corses du fait de cette présence.
En conséquence, Corsica Libera demande à l’Assemblée de Corse de mandater une étude indépendante visant à évaluer :


1/ Les bénéfices générés par l’Etat du fait de l’existence d’une base militaire


Ces sommes sont pour l’heure tenues secrètes. Néanmoins, des données disponibles à l’étranger permettent de se rendre compte des sommes colossales générées par le « commerce des bases ».

À la location horaire
En 2003, le commandant de la base de Salto di Quirra en Sardaigne avait dévoilé le chiffre de 50.000€ / heures !

À la location de longue durée
Aux lendemains de son indépendance, le jeune Etat maltais avait passé un accord militaire avec son ancienne puissance de tutelle, la Grande-Bretagne, pour la location de la base de la Vallette.
Plus récemment, des données officielles ont révélé que ce marché génère des bénéfices bien supérieurs :

Location de la base de Djibouti par la France : 30 millions d’euros/ an

Location de la base de Manas (Kirghizistan) par les USA : 60 millions de dollars / an

Projet de location d’une base à Djibouti par l’Arabie Saoudite : 125 millions d’euros / an


2/ Les coûts pour la Corse induits par la présence de la base
L’occupation militaire génère des profits considérables pour la puissance occupante mais elle crée, à l’inverse, des coûts pour le peuple qui en subit la présence : dégâts environnementaux, entretien des réseaux, développement entravé par l’occupation de centaines d’hectares de terres productives etc.
Dans les années 1990, le maire de la commune sarde de La Maddalena, Pasqualino Serra, avait commandité une étude qui mettait en lumière la balance entre les bénéfices économiques de la base locale et les coûts induits.
L’étude concluait à un déficit d’environ 1.8 millions de lires par an, soit 45 milliards en 25 ans !

En Corse également, l’heure des comptes est donc venue !
L’action menée ce jour sera relayée à l’Assemblée de Corse lors de la prochaine session par le dépôt officiel d’une motion visant à évaluer l’incidence financière de la base de Sulinzara et à intégrer cette question aux futures négociations relatives au statut de la Corse.
Notre action s’accompagne également d’une campagne d’information internationale organisée conjointement avec le mouvement indépendantiste sarde (Indipendentzia Repubrica de Sardigna, Progres, Torra !) dont le pays abrite 65% des servitudes militaires italiennes. Celle-ci se poursuivra dans les prochaines semaines. 

Corsica is not France ! Tarra corsa à i Corsi !

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